« Je suis une femme qui aime faire l’amour – cela ne doit pas faire de moi une traînée »

Jessa Frances veut qu’on arrête de la stigmatiser parce qu’elle aime le sexe. Elle livre un témoignage sur la perception masculine d’une femme qui a une grande libido et considérée comme une « trainée ». Aujourd’hui, elle décide de ne plus avoir honte et de s’assumer telle qu’elle est.

Relayée par nos confrères de Metro, cette tribune lutte contre l’idée-reçue qu’une femme qui aime faire beaucoup l’amour est blâmable. Elle y parle de son orientation sexuelle et des problèmes qu’elle a rencontrés en faisant part de son désir jugé hors normes.

Des réactions blessantes

« J’ai envie de sexe matin, midi et soir et cela a toujours été le cas » affirme Jessa, une trentenaire qui assume totalement d’avoir un désir considérable. La femme qui se qualifie comme « assoiffée » raconte que sa bisexualité et sa libido élevée ont été les prétextes pour ses amis et ses amants de lui faire des remarques blessantes. « Pourtant, ce n’est pas un sujet délicat pour les hommes . En fait, on s’attend à ce qu’ils hommes demandent beaucoup de sexe. Personne n’est choqué par cela » déplore-t-elle.

jessa 1024x811 1
Jessa Frances Source : Jessa Frances

« J’ai été traitée de fille facile »

La jeune femme est agacée par ce deux-poids-deux-mesures entre le désir féminin et masculin. A titre d’exemple, Jessa Frances explique que les femmes ont tendance à minimiser la fréquence de leurs ébats tandis que les hommes se vantent d’avoir une sexualité prolifique. « Mais que se passe-t-il lorsqu’une femme veut plus de sexe que l’homme avec qui elle est ? C’est l’histoire de ma vie ! » s’exclame-t-elle. Elle a perdu sa virginité à 14 ans par envie d’être « cool et sexy ». « Au lieu de cela, j’ai été traitée de fille facile lorsque l’information a fait son chemin dans mon école. J’étais honteuse et en colère » se souvient-elle.

« Ma libido augmentait tandis que la leur diminuait »

Bien que ces propos désobligeants aient diminué sa confiance en elle, Jessa était toujours résolue à assouvir son désir. C’est pour cette raison qu’elle se masturbait plusieurs fois par jour car elle ne s’intéressait uniquement qu’à des relations exclusives. « Je suis passée d’une relation engagée à une autre en me sentant de moins en moins désirée parce que ma motivation augmentait tandis que la leur diminuait » déplore-t-elle. Elle percevait cette réaction de son partenaire comme un rejet et cela ne faisait qu’augmenter l’angoisse dont elle était déjà en proie. Pour elle, pas question d’être dans une relation où elle « ne fait l’amour qu’une fois par semaine ». Cette femme révèle avoir couché avec 130 hommes en 28 ans dont 4 en une journée.

« Le sexe est mon langage amoureux »

En se remémorant sa première relation sérieuse, elle garde un souvenir. « Au fur et à mesure que notre relation à long terme progressait, j’avais de plus en plus envie de sexe pendant que son intérêt diminuait » raconte-t-elle. Pour Jessa, le sexe n’est pas seulement un acte biologique mais une habitude qui lui permet de se libérer, de se connecter avec son partenaire et d’instaurer une plus grande intimité. « Parfois, je pense que le sexe est mon langage amoureux, pas seulement le contact physique mais le sexe réel » affirme-t-elle.

« Y’a-t-il vraiment besoin que quelque chose n’aille pas chez moi pour l’expliquer ? »

Jessa considère le sexe comme un moment agréable mais aussi comme un moyen de diminuer son stress et de gagner en confiance en soi. « Cela ne me fatigue pas et ne me semble pas inutile » avance l’auteure de la tribune qui se demande parfois si son appétence pour le sexe ne relève pas d’une pathologie ou d’un traumatisme. « Y a-t-il vraiment besoin que quelque chose « ne va pas » chez moi pour l’expliquer ? » se demande celle qui défend sa légitimité d’aimer souvent faire l’amour, un acte qui est bon pour la santé.

« Un problème constant et insidieux »

Pour étayer sa théorie, Jessa observe que les médias ont souvent tendance à relayer des articles qui montrent aux femmes comment augmenter leur libido et n’évoquent jamais celles qui ont du mal à canaliser leur désir sexuel. L’auteure regrette cette injonction de trouver un équilibre entre rester en couple et ne pas être vue comme une fille facile. « C’est un problème constant et insidieux » souligne-t-elle. Pour illustrer cela, Jessa raconte qu’un homme lui a dit que son appétence pour le sexe a refroidi ses ardeurs.

Qu’est-ce que le slut-shaming ?

Jugée à cause de son intérêt pour le sexe, Jessa a été victime de slut-shaming. Ce néologisme signifie la stigmatisation d’une femme à cause de son nombre de partenaires, les pratiques auxquelles elle consent ou son style vestimentaire. Ce terme met un mot sur une idée qui a longtemps fait le lit de la culture du viol, comme lorsque l’on pose la question à une victime d’agression sexuelle sur la manière dont elle était habillée. Du sexisme ordinaire qui véhicule de la culpabilisation et est également transmis par d’autres femmes, de façon inconsciente.

...

Suivez Nous sur Facebook !