La petite fille du Yemen qui a ouvert les yeux du monde sur la famine est décédée

La semaine dernière, le « New York Times » a fait un portrait d’Amal Hussain, une fillette yéménite de 7 ans, qui était couchée silencieusement sur son lit d’hôpital. Elle était affamée.

Le portrait de la fillette « a suscité une réponse passionnée des lecteurs. Ils ont exprimé leur chagrin. Ils ont offert de l’argent à sa famille. Ils ont écrit pour savoir si elle allait mieux », a détaillé le « New York Times ».

« Lors d’un voyage au Yémen pour constater le bilan de la guerre, nous avons trouvé Amal dans un centre de santé à Aslam, à 90 miles [145 km] au nord-ouest de la capitale, Sanaa. Elle était allongée sur un lit avec sa mère. Les infirmières la nourrissaient de lait toutes les deux heures, mais elle vomissait régulièrement et souffrait de diarrhée. (…) La mère d’Amal était également malade, elle se remettait d’un accès de dengue qu’elle avait très probablement contractée à cause de moustiques se reproduisant dans les eaux stagnantes de leur camp », a expliqué le média américain.

Mais Amal n’est pas la seule.

« Nous soignons beaucoup d’autres enfants comme Amal » a insisté le docteur Mekkia Mahdi, qui a notamment soigné Amal.

Il y aurait 5 millions d’enfants dans la même situation au Yémen, conséquence de la guerre dans le pays, d’après l’ONG britannique Save the Children.

Normalement, les médias font preuve de retenue en racontant ces histoires. Mais cette fois,  le journaliste Eric Nagourney et le rédacteur en chef des pages internationales du New York Times, Michael Slackman, ont décidé d’utiliser l’image choc d’Amal pour forcer le monde à parler de la situation au Yémen.

« L’assassinat d’un seul homme a davantage attiré l’attention de la planète que la catastrophe en cours au Yémen », ont-ils regretté. « Ces images révèlent l’horreur qu’est le Yémen aujourd’hui. Vous pouvez choisir de détourner le regard. Mais nous avons estimé que cette décision vous appartenait. »

Amal Hussain est tout de même décédée.

« Mon cœur est brisé », a déclaré sa mère, Mariam Ali. « Amal était toujours souriante. Maintenant, je suis inquiète pour mes autres enfants. »

Selon les Nations Unies, le Yémen connait actuellement la pire crise humanitaire au monde et « une famine d’ampleur sans précédent ».

Mais on n’en entend que très peu parler.

Plus d’un million de personnes sont par ailleurs atteintes du choléra d’après le Comité international de la Croix-Rouge.

« La Cour suprême est la plus haute instance du pouvoir judiciaire, mais en pratique, en dehors des grandes villes, la stricte application de la charia est en place. L’apostasie de l’islam est interdite et passible de la peine de mort », précise Wikipédia.

« Le gouvernement et les forces de l’ordre, en proie à la corruption, ont été responsables de cas de torture, d’exécutions sans procès et de traitements inhumains. Des arrestations arbitraires ont eu lieu, particulièrement au sud du pays, ainsi que des fouilles abusives de maisons. La détention préventive prolongée représente un sérieux problème, et le processus judiciaire est miné par la corruption, l’ingérence du pouvoir exécutif et l’inefficacité. La liberté de la presse et de religion et la libre expression sont restreintes. »

« Human Rights Watch a rapporté de la discrimination et de la violence envers les femmes et a dénoncé l’abolition de l’âge minimum du mariage pour les femmes, fixé à 15 ans. L’arrivée de la puberté est souvent établie comme le moment du mariage. La médiatisation du cas de Nojoud Ali, fillette de dix ans divorcée, a introduit la question du mariage des enfants non seulement au Yémen, mais à travers le monde. Des formes de préjugés hostiles envers les personnes handicapées et les minorités religieuses ont également été signalées. »

Source: New York Times
Crédit Photo: Capture d’écran

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