Repli identitaire

Et nous assistons au pire, puisque désormais des pensées délétères occupent les esprits. Discrimination, xénophobie, stigmatisations, ce climat de peur rappelle les heures les plus sombres de l’humanité. Ce virus nous réveille et nous rappelle qu’à tout moment nous pouvons aussi être les discriminés, les bloqués aux frontières, les pestiférés. Emmanuel Macron l’avait martelé six fois : « Nous sommes en guerre ! » Une répétition qui en appelle au discernement et à l’introspection sur un comportement que nous avons répété pendant des siècles. Nous sommes aveuglés par notre sentiment de toute puissance, de privilèges alors que d’un jour à l’autre nous pouvons être réduits à néant.

La course à la croissance

Quand on assiste à ces terribles conséquences, on ne peut s’empêcher de mettre le doigt sur un paradigme séculaire, celui de la quête effrénée de la croissance à tout prix. De la guerre, de la famine et même de la maladie. Pourtant, nous n’emporterons avec nous que des souvenirs et nous sommes en train d’assister là à une hécatombe d’envergure mondiale. Aujourd’hui l’heure est venue pour nous de nous arrêter car la vie l’impose. Il ne nous reste plus que le temps, une denrée précieuse dont nous avons perdu la valeur et que l’on ne mesure pas en argent. L’horloge s’arrête enfin pour nous aider à réfléchir à l’essentiel.

De l’usage du temps

A force d’être esclave, nous finissons par avoir peur de notre propre liberté. Nous prenons du temps avec ceux que nous aimons et nous sommes contraints à trouver des solutions alternatives pour les hommes de demain, nos enfants. Une « punition » nécessaire pour saisir la teneur de nos actes depuis des générations. Nous passons du virtuel au réel de façon paradoxale. Nous ne pouvons plus embrasser nos proches dans le froid humain le plus dévastateur.

La fin de l’individualisme est venue

Voici là l’enseignement indispensable à tirer de ce contexte. Le virus nous rappelle que la seule manière de nous en sortir est l’altruisme, une valeur qui s’est perdu dans le productivisme, la cupidité et l’individualisme. Nous devons enfin prendre nos responsabilités et penser à la communauté. Nous sommes un et faisons partie de la même famille, celles des humains. Arrêtons de chercher le responsable car il s’agit de nous. Quand on plaide enfin coupable, nous sommes à même d’apprendre à choisir les bonnes décisions. Parce que le cosmos est actuellement en train de nous faire payer une dette avec un prix fort, un virus mortel.