Gilets Jaunes : un «acte 4» déjà en préparation

Jusqu’où ira la mobilisation, lancée le 17 novembre ? Certains appellent déjà à un nouveau samedi de manifestations, avec pour but l’Elysée.

Les scènes d’émeutes étaient toujours en cours samedi, que des « Gilets jaunes en colère » lançaient déjà un appel à manifester le 8 décembre.

Alors que les violences de ce samedi ont fait de nombreux dégâts et plus de 130 blessés, sur Facebook, le compte appelle « tous ceux qui sont motivés et si les choses ne bougent pas » à se rendre sur les Champs-Elysées dans six jours. Dès 8 heures du matin. La photo d’illustration montre une herse de poubelles et de matériaux divers, devant des manifestants en chasuble et au loin l’Arc de Triomphe.

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L’objectif est clair : atteindre l’Elysée, résidence du chef de l’Etat. « Nous irons tous le chercher comme il l’avait demandé. Il faut qu’il assume », est-il écrit, en référence à ces propos que le président de la République avait tenus en réaction à l’affaire Benalla. Le 24 juillet, s’exprimant devant des députés LREM en plein scandale des violences commises par son chargé de mission, Emmanuel Macron avait lancé : « S’ils veulent un responsable, il est devant vous ! […] Qu’ils viennent me chercher. Je réponds au peuple français ! »

Rien à voir avec la hausse des carburants ni le poids de la fiscalité. Il n’empêche, plus de 13 000 personnes « participent » à l’événement lancé sur les réseaux sociaux et plus de 76 000 se disent intéressées, selon les chiffres relevés dimanche matin. Samedi soir, peu avant 20 heures, c’étaient respectivement 7 000 et 43 000 personnes.

D’autres appels sont destinés à bloquer de manière « illimitée » les ports et les raffineries pétrolières. Le compte Twitter « Un vent de révolte » a posé la question : 84 % des quelque 3 700 personnes qui ont répondu se disent pour un acte IV.

A quoi faut-il s’attendre pour cet acte IV ? L’acte I, qui signe le début de la mobilisation, s’était déroulé le 17 novembre, avec, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur (*), près de 290 000 manifestants dans toute la France, sur plus de 3 000 lieux de rassemblement. Deux personnes avaient perdu la vie. A Paris, des manifestants étaient parvenus à s’approcher très près de l’Elysée.

L’acte II s’était déroulé le samedi 24 novembre. Selon un bilan donné ce 2 décembre, 166 000 personnes avaient manifesté. Et les casseurs étaient entrés dans la danse. Le troisième, ce samedi, a donné à une démultiplication des violences, mêlant perturbateurs habituels et gilets jaunes violents.

e dimanche matin, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a mis en garde : « le gouvernement n’a pas le droit à un troisième samedi noir », a-t-il estimé lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Mais, alors que samedi « la République (a été) malmenée », « la réponse doit être d’abord politique ». Depuis quelques jours, Gérard Larcher appelle à un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants prévue le 1er janvier.

(*) Nous rappelons que, contrairement à une manifestation classique, organisée par des associations ou des syndicats, le mouvement majoritairement spontané des Gilets jaunes n’est pas en mesure de donner ses chiffres pour contredire ceux du ministère. Un vrai casse-tête.

 

Source : Leparisien.fr

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