Des étudiants infirmiers payés 1€40 de l’heure pour être en première ligne dans les unités Covid dénoncent leurs conditions de travail

Malgré le fait qu’ils ne soient qu’étudiants, ils sont réquisitionnés pour faire le même travail que les aide-soignants diplômés à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus. Considérés comme des stagiaires, les étudiants de 3e année ne sont pourtant payés que 1,42 euros de l’heure (soit 50 euros par semaine), voire 0,80 euros ou 1,08 euros de l’heure s’ils ne sont qu’en 1ère ou 1e année.

« En temps normal, en stage, on est ajoutés à l’équipe, si on n’est pas là, cela ne doit rien changer au fonctionnement du service. On n’est pas du tout dans des conditions de stage normales qui nous permettraient d’apprendre notre travail correctement », se plaint Mathieu, un élève de 3e année en soins infirmiers mobilisé dans un hôpital de la région parisienne, en entrevue à France Info.

Les étudiants infirmiers ont « l’impression de ne rien valoir », témoigne Mathieu. « Vous trouvez normal qu’en tant qu’étudiante infirmière, on se retrouve à être réquisitionnée pour faire aide-soignante dans les services Covid, tout ça pour être payées 1,40 euro de l’heure ? », a écrit le 25 mars sur Twitter une internaute dont le nom d’utilisateur est @Marianne_Adkins, rapporte BFMTV.

Le ministère du Travail a pourtant annoncé une enveloppe budgétaire de 11 millions d’euros afin de rémunérer correctement dans un décret du 28 mars, avec des indemnisations à hauteur de 1 400 euros par mois dans certaines régions les plus touchées par le virus du PCC (Parti communiste chinois), connu communément comme le nouveau coronavirus, responsable de la maladie infectieuse respiratoire appelée Covid-19.

Pourtant, deux semaines et demi plus tard, les élèves en soins infirmiers n’ont toujours rien touché de plus.

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« On doit aussi se payer son repas du midi, et 1,40 € de l’heure ne le permet même pas », témoigne de son côté Félix Ledoux, président de la FNESI, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers, au micro de Sud Radio.

M. Ledoux dénonce également le manque de matériel encore plus cruel pour les étudiants infirmiers que pour les diplômés: « On a un manque de matériel, de protection, de masques. ‘On en manque pour les professionnels, donc vous n’en aurez pas’, leur dit-on. »

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