Selon Pierre Haski, le cas des médecins chinois est particulièrement favorable en raison de leur profession. « Elle court moins de risques que les autres. Il est beaucoup plus délicat pour les autorités chinoises d’envoyer un médecin en prison. Car tout le monde s’imaginera qu’elle a parlé pour mener à bien son travail » explique le président de RSF. Il ajoute également : « Est-ce qu’elle a vécu volontairement recluse chez elle ? Est-ce qu’elle a été sous surveillance ? On a strictement aucune information ». Pour l’heure, l’énigme n’est résolue que dans les alcôves du pouvoir chinois. Les associations de défense de la liberté de la presse tentent aujourd’hui le tout pour le tout pour retrouver les disparus. Une chose difficile dans le régime totalitaire que représente la Chine.

De nombreuses hypothèses

Pour l’heure, Pierre Haski est face à plusieurs scénarios. « Soit les autorités les gardent le temps que le sujet de la crise sanitaire devienne moins brûlant. Dans ce cas, on pourrait imaginer qu’ils soient relâchés d’ici quelques semaines, mais cela reste peu probable. L’autre scénario plus habituel voudrait qu’on entende plus parler d’eux pendant encore un moment. Puis on apprendra d’ici six mois qu’ils ont été mis en examen pour subversion » analyse l’homme. Il évoque également des « procès tenus à huis clos ».  Ren Zhiqian, un homme d’affaires proche du vice-président avait disparu le mois dernier après avoir critiqué le manque de clarté gouvernementale quant à la gestion de cette urgence sanitaire.